mardi 20 février 2007

Feuille du Mois (n.2, Février 2007)

Vie de l’Institut

C’est dans un esprit de prière et de méditation que l’ISEM est entré dans son année jubilaire. 25 ans d’existence au service de la formation des religieux et religieuses missionnaires. Age de maturité. Cela se fête. Mais pour l’ISEM, la fête est d’abord scientifique et spirituelle. C’est pourquoi plusieurs activités allant dans cette ligne ont été prévues au menu de la célébration de l’événement.

Et comme le philosophat Saint Augustin, notre partenaire, fête aussi ses 25 ans d’existence, le Conseil d’administration de l’ASUMA (Assemblée des Supérieurs Majeurs) avait proposé que Saint Augustin et lSEM étudient et déterminent les activités qu’ils pourront célébrer ensemble. L’ouverture de l’année jubilaire aurait été l’un de ces moments de célébration commune mais saint Augustin avait déjà prévu l’ouverture de son année jubilaire le 30 décembre 2006 et l’ISEM le 25 janvier 2007. Malgré cette petite note discordante, les relations entre les deux institutions restent bonnes.

Pendant la messe d’ouverture de l’année jubilaire, quatre étudiants du Cycle de Formation Missionnaire ont terminé leur parcours et reçu leurs certificats.


Activités de l’Institut
  • Le professeur Hippolyte Mimbu, secrétaire académique, et le Recteur ont accompagné une délégation d’étudiants de l’ISEM le 11 janvier pour accueillir la dépouille mortelle de feu cardinal Frédéric Etsou à la cathédrale Notre Dame de Kinshasa. C’était un moment émouvant mais empli de prière profonde. Dans sa lettre de condoléances à Mgr Daniel Nlandu, administrateur apostolique de l’archidiocèse, le Recteur a rappelé ce qu’a été cet illustre pasteur pour l’ISEM.

  • Le 18 janvier 2007, dans le cadre de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens, les étudiants de l’ISEM ont organisé une rencontre avec les étudiants de l’Université Protestante au Congo (UPC) pour partager sur le thème : le rôle de la théologie dans la reconstruction de la RDCongo. L’initiative qui est à inscrire à l’actif du cercle culturel de l’ISEM a été appréciée par l’UPC et l’ISEM. Les étudiants de l’UPC ont demandé que de telles initiatives se poursuivent. Nous pensons aussi que notre Institut pourra s’ouvrir davantage dans le cadre du dialogue avec les autres confessions religieuses, et dans la confrontation des idées. Nous avons besoin de nous rapprocher les uns des autres, car de tels échanges au niveau scientifique nous apprennent à rendre compte de notre foi et aussi à tailler notre philosophie et notre courant de pensée.

  • Lors de la messe d’ouverture de l’année jubilaire, messe célébrée par Mgr Dominique Bulamatari, évêque auxiliaire de Kinshasa, nos étudiants se sont dévoués prenant la responsabilité de l’animation liturgique. Dans son exhortation, Mgr Dominique nous recommandait de rendre grâce, de devenir des artisans d’un futur harmonieux et de mettre notre sagesse et intelligence au service du peuple que nous servons.

  • Ce sont encore les étudiants de l’ISEM qui ont assuré les services et participé activement à l’animation liturgique de la messe d’ouverture et de la clôture de la Semaine pour la Vie Consacrée respectivement à la cathédrale Notre Dame de Kinshasa et à la paroisse sainte Rita.

  • Nos professeurs sont bien actifs au niveau de la collaboration entre différentes institutions et prêtent leurs services qui sont bien appréciés par ceux qui en bénéficient. Nous citons seulement le cas de la professeur Josée Ngalula qui a joué un rôle important comme modératrice lors de la Semaine pour la Vie Consacrée tenue à Kinshasa du 29 janvier au 4 février dernier. Elle s’est rendue à Abidjan pour participer au Colloque organisé à l’occasion de cinquante ans du livre Les prêtres noirs s’interrogent publié en 1956. Le professeur Hippolyte Mimbu est allé animer une session de formation en leadership à Ifwanzondo du 29 au 2 février.
Direction
  • Dans leur entretien du 9 février 2007, les recteurs de Saint Augustin et de l’ISEM ont abordé diverses questions concernant la bonne marche de collaboration entre les deux institutions. Ils ont discuté sur la question du consortium, identifié des possibles moments de célébration commune à l’occasion de ce jubilé d’argent de ces deux institutions.

  • Sur initiative du Conseil rectoral, un Cercle d’Amis de l’ISEM-IASMI est en train de se mettre en place. Ce groupe formé essentiellement des laïcs poursuit deux objectifs majeurs
    a. Regrouper un cercle de personnes capables de contribuer dans un forum de réflexions sur la situation sociale et précisément dans le domaine de l’éducation
    b. Etudier les voies et moyens pour constituer une Fondation pour la mission de l’ISEM/IASMI
Nous proposons ci-dessous, in extenso, le mot de circonstance du Recteur à l’occasion de l’ouverture de l’année jubilaire de l’ISEM et le programme de la célébration du jubilé de l’ISEM.

A ne pas lire

Remarque
Beaucoup de lecteurs semblent ne pas avoir respecté la consigne de cette rubrique. Alors qu’il leur était demandé de ne pas lire, ils ont lu…

1. Lors de la guerre entre le Congo et le Rwanda, un missile de l’armée congolaise était abattu et un officier congolais fait prisonnier. Fort touché, l’officier congolais était admis à l’hôpital de Kigali parce qu’on devait lui amputer la jambe gauche. Le pilote du Chasseur rwandais, vrai fair play à la britannique, va visiter l’infortuné à l’hôpital et lui dit

* Je suis désolé, mais puis-je faire quelque chose pour vous
* Oh oui, dit l’officier congolais, pouvez-vous larguer ma jambe amputée au-dessus du ciel congolais
* Bien sûr, répond le pilote

Lors de son opération sur le sol congolais, le pilote rwandais largue la jambe. Au retour de l’opération, le pilote vient encore visiter son ennemi devenu désormais un ami. Celui-ci lui demande
* pouvez-vous encore larguer ce bras qu’on vient de m’amputer ?
* Oh oui, bien sûr. Si je peux t’être utile

Le pilote va larguer le bras. Et quand il revient, son ami lui propose encore
* Pouvez-vous larguer cette autre jambe qu’on vient de m’amputer ?

Mais, le bombardier rwandais ne comprend plus rien et lui demande
* Excusez-moi, mon cher, est-ce que vous n’essayez pas de vous évader par pièces détachées ?

2. L’autobiographie

  • Je viens de finir une autobiographie, dit Gisèle à son amie Patricia
  • De combien de pages, à peu près, demande Patricia ?
  • 232 pages, répond fièrement Gisèle
  • Ah bon, c’est une auto qui a vécu longtemps, je vois.

Ouverture de l’année jubilaire

Excellence Mgr Dominique Bulamatari
Mgr Amaury, Chargé d’Affaires à la Nonciature apostolique
Révérende soeur Françoise BOLA, Supérieure générale, Thérésiennes de Kinshasa
Chers pères et sœurs, supérieurs des communautés
Chers professeurs
Chers étudiantes et étudiants
Distingués invités,

Merci de nous avoir honorés par votre présence à cette célébration qui marque les 25 ans d’existence de notre Institut saint Eugène de Mazenod. 25 ans, c’est déjà l’âge de la maturité qui nous engage dans le concret de la vie. Par ces temps qui sont les nôtres, il n’est pas toujours facile d’accéder à cet âge des responsabilités, mais le difficile ne veut pas dire l’impossible.

Ce temps de jubilé nous permet de nous arrêter et d’entendre, de réentendre l’appel du Seigneur. C’est le temps de traduire en réalité le rêve de Dieu pour notre monde. C’est le Seigneur qui veut se servir de nos mains, de notre intelligence pour rendre son monde plus humain dans la dignité des enfants de Dieu. Non seulement nous sommes appelés, mais nous sommes surtout interpellés. L’année du jubilé est une année de grâce, une année de faveurs et de bénédictions du Seigneur. Dans notre cas, il est surtout un temps de défis. Cette année jubilaire va nous remettre devant nous-même et nous exiger un engagement profond. Nos cœurs, nos esprits et nos âmes seront mis à contribution. Si nos pères et nos prédécesseurs nous ont montré le chemin, aujourd’hui, il nous revient de nous l’approprier, de le baliser et de poser des jalons pour la génération future. Si nous sommes des héritiers aujourd’hui, il nous revient aussi de créer « le temps des héritiers » que seront nos successeurs, nos enfants et nos petits-enfants. Dieu nous donne ce présent pour que nous donnions forme à l’avenir. Nous sommes des artisans de ce futur.

Au niveau de l’Eglise, au niveau de la société et au niveau académique de notre Institut, il s’agit de décrire d’où nous venons pour tirer des leçons de notre passé qui est désormais notre histoire, de dire où nous en sommes pour parler de notre présent et où nous allons pour ouvrir les perspectives de notre avenir. En vous partageant nos rêves, nous voulons vous impliquer dans leur réalisation. Nous savons que nous partageons les mêmes rêves, les mêmes ambitions, mais parfois nous n’arrivons pas encore à les mettre ensemble et à trouver ensemble des pistes de solution. « L’union fait la force », disent les Belges.

I. Notre passé

Parler du passé de l’ISEM, c’est partager avec vous son histoire, simple mais pleine de (notre passe est fait de) bénédictions du Seigneur et de vos diverses contributions. Il sera largement évoqué lors du Colloque de mars prochain, laissez-moi vous en donner seulement le goût.

a. Intuition du départ

Pour former de jeunes religieux Oblats de Marie Immaculée qui devenaient nombreux, le provincial en conseil décida d’établir une maison de formation à Kinshasa. Mais les finances ne marchent pas souvent au même rythme que les idées. Le Home ASUMA a été le premier terrain d’atterrissage des jeunes Oblats en formation à Kinshasa. Mais avant ASUMA, les Oblats du Congo sont reconnaissants aux missionnaires de Scheut qui avaient accueilli les toutes premières vocations oblates de la nouvelle génération au noviciat de Mbudi.

b. Les premiers pas

Grâce à la bienveillance de son Eminence Joseph Albert cardinal Malula, archevêque de Kinshasa, d’heureuse mémoire, la permission fut accordée aux Oblats d’ouvrir une maison de formation propre à eux dans l’archidiocèse de Kinshasa. En 1982, ils ouvrent un scolasticat et un théologat. Comme pour chaque enfant qui apprend à marcher, les débuts du Théologat Saint Eugène de Mazenod ont été titubants, mais sans manquer de fermeté et de détermination. Les ouvriers de la première heure, au niveau académique, administratif comme estudiantin sont venus de partout. Ce qui, dès le départ, a donné un caractère missionnaire et international à notre Institut, c’était sa composition : des professeurs comme des étudiants. Nos étudiants venaient aussi d’autres congrégations dès la deuxième année du fonctionnement du théologat. Le caractère international, missionnaire et intercongrégationnel faisait la richesse de notre Institut dès son début. La première année du fonctionnement du théologat, les Frères des Ecoles Chrétiennes n’ont pas manqué de générosité en accordant à nos premiers étudiants un local approprié pour leurs études.

c. Son développement

Dès sa troisième année de fonctionnement (1984-1985), le Théologat Eugène de Mazenod commençait à donner des signes de développement harmonieux. Ses dimensions internationale, interculturelle et intercongrégationnelle devenaient bien visibles. De 5 étudiants, on passait à 14, d’une congrégation, on passait à 10. Tout ceci grâce à la collaboration entre instituts religieux présents au Congo. L’Assemblée des Supérieurs Majeurs (ASUMA) accorda aussi son intérêt et son appui au jeune Théologat. Ainsi, les responsabilités du jeune théologat devenaient grandes, et les autorités académiques prenaient la mesure de leurs tâches. Les Oblats s’engageaient ainsi dans un ministère délicat mais combien noble, celui de la formation de jeunes religieux, prêtres et missionnaires. En plus d’envoyer leurs étudiants, plusieurs instituts religieux contribuèrent aussi en personnel. C’est ce qui fit la richesse de notre jeune théologat. Une œuvre d’Eglise n’est jamais une œuvre privée ; elle ne peut se développer que dans la mesure ou la collaboration qui caractérise notre être chrétien est au menu. Ainsi, les bases de notre actuel présent se trouvaient posées. Daniel Loobuyck, Marius Bobichon, Paolo Archiati et tant d’autres préparaient ainsi pour les jeunes religieux et religieuses d’Afrique et d’ailleurs un terrain favorable pour le développement de leur formation académique.

Nous pouvons remercier le Seigneur pour ses merveilles au sein de notre Institut. De 1982 jusqu’en cette année 2007, les voies de 3598 étudiants et étudiantes se sont croisées.

II. Notre présent

Qui dit notre présent entend présenter ou nous en sommes depuis 1982 jusqu’ à ce jour de 2007. Il s’agit, un tant soit peu, de donner un bilan. Beaucoup de choses se sont réalisées grâce au concours de plusieurs institutions religieuses et des personnes individuelles. Il n’y a pas eu que des hauts, nous avons aussi connu des bas. Permettez-moi de citer seulement quelques moments importants, sans les commenter.

1. Notre théologat est devenu un Institut d’enseignement supérieur et universitaire affilié à l’Université Pontificale Urbanienne de Rome par le décret protocolaire 366/A/92 du 8 avril 1992 de la Sacrée Congrégation pour l’Education Catholique. Le nombre d’étudiants atteint la moyenne de 300 par an et celui de congrégations religieuses représentées, 35. Cette année, l’Institut compte 277 étudiants et 34 congrégations représentées. Par cette affiliation, un diplôme de baccalauréat en théologie est décerné par l’université pontificale Urbanienne.

2. Au sein de l’ISEM est né un autre Institut, celui des Sciences de la Mission qui décerne un grade académique de licence en missiologie. Un Colloque de missiologie organisée en 1994 a donné la chance de développer cette idée qui était la proposition même de feu Joseph Albert cardinal Malula qui rêvait d’un Institut de missiologie au Congo. Le cardinal avait lancé la proposition le 18 octobre 1988 lors du centenaire des missionnaires de Scheut au Congo. Beaucoup de personnalités intellectuelles de notre pays ont largement contribué à la naissance de cet Institut. Nous voulons citer son Excellence Mgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku, évêque de Mbuji-Mayi, qui a même proposé l’appellation actuelle de cet Institut. Nous sommes reconnaissants au professeur François Kabasele Lumbala qui en a été le premier directeur.

3. En plus de la formation des futurs prêtres et missionnaires, nos deux institutions ISEM/IASMI forment des religieuses et des laïcs désireux d’approfondir leur connaissance non seulement de la Bible mais aussi des enseignements du Magistère et des nouvelles réflexions théologiques et missiologiques.

4. Etant donné la devise de l’Institut (Ecclesia in societate), l’ISEM organise aussi une formation à l’informatique à travers son Centre de Formation à l’Informatique. Ce Centre est majoritairement fréquenté par des jeunes laïcs qui se préparent à assumer leurs taches dans la société.

5. Une nouvelle bibliothèque d’une capacité de 60.000 volumes a été construite ; elle accueille plusieurs lecteurs de plusieurs institutions supérieures et universitaires de la ville de Kinshasa.

6. ISEM/IASMI est fier de pouvoir compter en son sein, au niveau du corps professoral et administratif, des prêtres diocésains, des laïcs et des religieuses qui donnent une contribution inestimable. Oui, les laïcs comme les femmes ont une part importante à prendre dans la formation des prêtres, religieux, religieuses, futurs missionnaires. Leur apport est très apprécié.

7. L’ambiance de famille qui règne au sein de notre institution d’enseignement, en plus du sérieux au niveau de l’enseignement, fait notre fierté.

8. Nous sommes reconnaissants à toutes les congrégations religieuses qui envoient leurs étudiants à l’ISEM. C’est la présence de tous ces étudiants et étudiantes qui donne un caractère spécifique et la grande richesse de l’internationalité et de l’interculturalité de l’ISEM.

De notre présent, nous regrettons (bien que maintenant passé au passé), les conséquences de la guerre de 1997 à 2003 qui avait privé nos étudiants de l’Est du pays de pouvoir nous rejoindre pour leurs études. Nous regrettons les affres, les exactions et toutes les frustrations qu’ils ont vécues, leurs familles et eux. Nous prions le Seigneur de nous épargner, dans l’avenir, de tels actes barbares et inhumains. Nous regrettons aussi la disparition de nos chers professeurs, Giovanni Santolini, Françoise Ebi, Kisimba et René De Haes, de nos étudiants qui ont rejoint la maison du Père. De là haut, ils jettent un regard d’amitié et d’encouragement et ne cessent de prier pour nous et notre Institut.

III. Notre avenir

La mémoire de notre histoire nous permet de préparer notre avenir. C’est dans l’avenir que nous trouvons notre compte. L’avenir est notre maison, mais surtout elle est la maison de nos enfants et de nos petits-enfants. Comment construisons-nous cette maison de ces enfants et petits enfants ? Qui prépare l’avenir se soucie des autres, c’est un acte d’altruisme. L’avenir est fait de rêves et d’ambitions. Nous voulons cependant baser nos rêves et nos ambitions sur des bases concrètes, réalistes. Les prêtres ici présents nous absoudront (excuseront) si nous péchons par excès de rêves et d’ambitions. Voici donc nos projets d’avenir :

1. Une ouverture plus large pour une collaboration plus étroite. Etant donné cette mission de formation/éducation, comment pouvons-nous travailler comme équipe missionnaire pour réunir toutes les forces dont notre Institut a besoin pour continuer son apostolat ? Nous sommes convaincus des richesses que pourraient apporter les autres congrégations dans cette œuvre, et elles le font déjà et si bien. Cet Institut est le fruit des efforts conjugués de plusieurs institutions religieuses présentes en République Démocratique Congo.

2. Intensification et élargissement d’une collaboration au niveau national et international avec d’autres institutions d’enseignement supérieur et universitaire.

3. Faire de notre institut un foyer de débats, un centre de recherches, un cercle de réflexions qui entend créer un courant de pensée, capable de produire des nouvelles intuitions qui vont permettre à la science théologique et missiologique de s’enrichir et de se développer.

4. Construire une aula magna (salle polyvalente) qui permette à l’ISEM/IASMI de développer ses activités académiques et culturelles.

5. Constituer un groupe de laïcs chrétiens convaincus qui permettent de donner à notre Institut un autre son de cloche et qui collaborent d’une façon étroite à la mission de l’ISEM/IASMI à travers leurs réflexions et autres oeuvres caritatives.

Conclusion

Un vaste chantier s’ouvre et nous attend, c’est le chantier de l’avenir. Nous faisons confiance et nous comptons sur nos étudiantes et étudiants, nos professeurs, tous les supérieurs majeurs et toutes les femmes et les hommes de bonne volonté désireux de bâtir cette Eglise. Par nos mères, nous avons appris que l’on accouche toujours dans la douleur. Nous prions et souhaitons que nos peines actuelles soient ces douleurs d’accouchement qui préludent une naissance dans la joie. La naissance d’un homme nouveau, d’une femme nouvelle. La formation/éducation est un véritable chantier qui demande la conjugaison de nos énergies, voilà pourquoi nous sommes invités à travailler en synergie. Notre objectif est que chacun trouve son compte dans cette œuvre missionnaire.

Votre présence à cette célébration est une marque d’estime et de confiance, un soutien de qualité à tous ceux et toutes celles qui se dévouent au sein de l’Institut pour la formation de nos jeunes religieux/ses et missionnaires. Et un soutien aux étudiantes et étudiants eux-mêmes. Merci à la chorale de nous avoir aides à prier.

En nous confiant à la Vierge, Notre Mère, et à son Fils, nous implorons aussi nos anciens professeurs et étudiants décédés, devenus désormais nos ancêtres, d’intercéder pour le développement de notre action missionnaire au sein de l’Institut saint Eugène de Mazenod.

Kinshasa, 25 janvier 2007

Baudouin Mubesala, o.m.i
Recteur

Programme du Jubilé d’Argent

Institut Saint Eugène de Mazenod
Institut Africain des Sciences de la Mission
Centre de Formation en Informatique
Editions Baobab
Tél. (00243)0999613771, 0999919656, 0819071995-E-mail:
iasmi2004@yahoo.fr
Janvier
-> Jeudi 25: Messe d'ouverture
Mars
-> Mercredi 07:
Match de football : ISEM contre Anciens de l'ISEM
Du Jeudi 08 au dimanche 11 : Colloque sur «Mission et sainteté»
-> Jeudi 08 :
A partir de 18hOO' : Concert religieux
-> Vendredi 09:
A partir de 18hOO' : Théâtre : « Ma fille n'ira pas au couvent »
Samedi 10:
A partir de 18hOO' : Spectacle folklorique
Du jeudi 22 au samedi 24 : Exposition missionnaire de 09hOO' à 18hOO'
-> Jeudi 22:
De 9hOO' à 18hOO' : Exposition
A 13h25 ': Arrivée de la Délégation italienne.
A 18h30' Soirée culturelle animée par la Compagnie Ballet UMOJA, qui offrira un spectacle de cocktail des danses traditionnelles de différentes régions de la République Démocratique du Congo.
-> Vendredi 23:
9hOO'-l8h00': Exposition .
16hOO' : Messe d'action de grâce, présidée par Mgr Daniel NLANDU et
Lancement officiel de la Fondation Giovanni Santolini, omi.
I8h00' : Après la messe, recueillement devant la tombe et dépôt des gerbes de fleurs. –
-> Samedi 24:
A 9hOO' : Expositio
A 16hOO' : Conférence - débat : « Mission et formation » animée par le Père Paolo
Archiati, omi.
-> Mercredi 28:
16hOO' : Match de football : ISEM contre Saint Augustin 18hOO': Danses par promotion + concert des étudiants

Mai
-> Samedi 19: Finale du tournoi entre promotions
-> Dimanche 20: Messe de clôture + ordination des étudiants a partir de Excursion de l'ISEM : date et lieu à préciser

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Adresse : 3145, Av. Kasa-Vubu (Kintambo) - B.P, 8251 Kinshasa 1 - République Démocratique du Congo

mercredi 14 février 2007

Giovanni Santolini: un palmier fécond à jamais


Témoignage d'Habell Nsolo (Rome, 11 février 2007)
Le Père Giovanni Santolini: Un palmier planté au Congo et fécond à jamais

J’ai connu le père Giovanni Santolini d’abord comme formateur et professeur au scolasticat et puis, comme collaborateur précieux dans le conseil provincial, alors que j’assumais la charge du secrétaire provincial. J’appréciais ses services, surtout dans le domaine informatique ; par exemple, les premiers numéros des Echos du conseil (Eco en sigle) ; j’ai conçu la maquette et lui a réalisé la mise sur ordinateur, les travaux préparatoires du Congrès provincial de 1995 pour ne citer que cela. En si peu des mots, que dire du père Giosa, comme on aimait bien l’appeler au scolasticat ?

Un géant, courageux, aux pas empressés ; un missionnaire souriant, simple et jovial ; un physique et un extérieur qui traduisaient tout l’homme. Facile à aborder, Giovanni fut un homme de contact, un véritable moto ya bato (l’homme de tout le monde en lingala). Il s’était adapté à la culture congolaise avec une facilité étonnante. C’est son sens humain qui le faisait estimer de tous ; il était toujours prêt à secourir, à servir, à aider… D’une générosité hors pair, il n’était pas avare, ni de son temps ni de son avoir. Il avait aussi un courage intrépide, ‘prophétique’, pourrait-on dire. Grâce à lui et avec lui le scolasticat de Kintambo a pris des initiatives, risquées à l’époque, qui font aujourd’hui la fierté des Oblats. C’était un missionnaire qui se battait sur tous les fronts, sans craindre l’audace d’oser toujours plus grand. Un jour un confrère a dû répondre à un visiteur curieux de savoir ce que le père Giovanni faisait comme travail : Il est plus facile de dire plutôt ce qu’il ne fait pas ! Son zèle embrassait tout : formateur, professeur, secrétaire académique du théologat, chauffeur et infirmier de la communauté, superviseur du Centre Informatique, conseiller provincial (1992-1995), encadreur chez les Focolari, les messes ici et là… Au four et au moulin, un homme-orchestre. Face au défi de la relève, pendant ses funérailles, les confrères se disaient : Nous n’allons pas quand même échouer à plusieurs là où Giovanni avait réussi tout seul ! C’est dire qu’on se rendait bien compte de la perte d’un homme de cette trempe.

L’anniversaire de la mort de Giovanni nous offre l’occasion de rendre grâce à Dieu pour les qualités humaines et chrétiennes de ce vaillant missionnaire qui a essayé toute sa vie à faire le bien. Au Congo, non seulement il a beaucoup donné mais il s’est donné tout entier ; il nous a donné sa vie comme une semence d’évangile et d’amour. Sa mort, justement, un dimanche des Rameaux ne peut être qu’un message fort dans une culture où le palmier symbolise la plénitude et la force de la vie.

Le psalmiste ne dit-il pas : Le juste grandira comme un palmier (…) vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur (Ps 91). Ainsi, Giovanni, comme un palmier planté au Congo, restera à jamais fécond. Sa simplicité, son humour, sa convivialité, son sens humain, son efficacité dans le travail, son zèle apostolique, sa joie de servir, son amour des pauvres, autant de qualités qui constituent tout un héritage pour tous ceux et celles qui l’ont connu. J’ai demandé un beau jour à un jeune confrère prêtre le nom de l’Oblat qui avait le plus marqué sa vie ; il m’a répondu sans détour : c’est le père Giovanni Santolini. Voilà, au-delà de la mort, Giosa fructifie encore. Certes, il restera bien vivant dans nos coeurs et dans nos vies.