mercredi 14 février 2007

Giovanni Santolini: un palmier fécond à jamais


Témoignage d'Habell Nsolo (Rome, 11 février 2007)
Le Père Giovanni Santolini: Un palmier planté au Congo et fécond à jamais

J’ai connu le père Giovanni Santolini d’abord comme formateur et professeur au scolasticat et puis, comme collaborateur précieux dans le conseil provincial, alors que j’assumais la charge du secrétaire provincial. J’appréciais ses services, surtout dans le domaine informatique ; par exemple, les premiers numéros des Echos du conseil (Eco en sigle) ; j’ai conçu la maquette et lui a réalisé la mise sur ordinateur, les travaux préparatoires du Congrès provincial de 1995 pour ne citer que cela. En si peu des mots, que dire du père Giosa, comme on aimait bien l’appeler au scolasticat ?

Un géant, courageux, aux pas empressés ; un missionnaire souriant, simple et jovial ; un physique et un extérieur qui traduisaient tout l’homme. Facile à aborder, Giovanni fut un homme de contact, un véritable moto ya bato (l’homme de tout le monde en lingala). Il s’était adapté à la culture congolaise avec une facilité étonnante. C’est son sens humain qui le faisait estimer de tous ; il était toujours prêt à secourir, à servir, à aider… D’une générosité hors pair, il n’était pas avare, ni de son temps ni de son avoir. Il avait aussi un courage intrépide, ‘prophétique’, pourrait-on dire. Grâce à lui et avec lui le scolasticat de Kintambo a pris des initiatives, risquées à l’époque, qui font aujourd’hui la fierté des Oblats. C’était un missionnaire qui se battait sur tous les fronts, sans craindre l’audace d’oser toujours plus grand. Un jour un confrère a dû répondre à un visiteur curieux de savoir ce que le père Giovanni faisait comme travail : Il est plus facile de dire plutôt ce qu’il ne fait pas ! Son zèle embrassait tout : formateur, professeur, secrétaire académique du théologat, chauffeur et infirmier de la communauté, superviseur du Centre Informatique, conseiller provincial (1992-1995), encadreur chez les Focolari, les messes ici et là… Au four et au moulin, un homme-orchestre. Face au défi de la relève, pendant ses funérailles, les confrères se disaient : Nous n’allons pas quand même échouer à plusieurs là où Giovanni avait réussi tout seul ! C’est dire qu’on se rendait bien compte de la perte d’un homme de cette trempe.

L’anniversaire de la mort de Giovanni nous offre l’occasion de rendre grâce à Dieu pour les qualités humaines et chrétiennes de ce vaillant missionnaire qui a essayé toute sa vie à faire le bien. Au Congo, non seulement il a beaucoup donné mais il s’est donné tout entier ; il nous a donné sa vie comme une semence d’évangile et d’amour. Sa mort, justement, un dimanche des Rameaux ne peut être qu’un message fort dans une culture où le palmier symbolise la plénitude et la force de la vie.

Le psalmiste ne dit-il pas : Le juste grandira comme un palmier (…) vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur (Ps 91). Ainsi, Giovanni, comme un palmier planté au Congo, restera à jamais fécond. Sa simplicité, son humour, sa convivialité, son sens humain, son efficacité dans le travail, son zèle apostolique, sa joie de servir, son amour des pauvres, autant de qualités qui constituent tout un héritage pour tous ceux et celles qui l’ont connu. J’ai demandé un beau jour à un jeune confrère prêtre le nom de l’Oblat qui avait le plus marqué sa vie ; il m’a répondu sans détour : c’est le père Giovanni Santolini. Voilà, au-delà de la mort, Giosa fructifie encore. Certes, il restera bien vivant dans nos coeurs et dans nos vies.

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